Veuillez noter que je ne prends plus de contrat photographique,
puisque je m’adonne maintenant à une autre activité.
Mais faites-vous plaisir en regardant ces images, souvenirs de moments inoubliables.
Bonne visite !
Après quelques semaines d’absence sur ce blogue, me voilà enfin de retour, avec toujours autant de plaisir et d’excitation à partager ces moments photographiques !
En réalité, si je n’ai pas écrit depuis un moment, c’est que ces derniers temps ont été très occupés à différents types de mandats. Autant dire que j’ai toute une réserve d’histoires et d’images pour vous, et la seule chose qui me manque, c’est du temps pour écrire davantage.
Alors pour renouer, je profite de mon actualité la plus proche, qui a été cette rencontre avec une des comédienne qui est au cinéma Français, ce que la rondelle de citron est au Perrier, c’est à dire un ingrédient si essentiel qu’il est capable de donner une identité propre à son plat ! …. Hummmm, là, je me suis dépassé !
Je plaisante mais c’est vrai, Isabelle Huppert est essentielle au cinéma Français. Un style à part entière, comme Depardieu, Adjani, Galabru, Serrault et j’en passe … une grande actrice, vraiment !
Plus de 90 films avec les plus grands du cinéma français (Chabrol, Jacquot, Sautet, Blier, Doillon, Godard, Tavernier …. et j’en re-passe encore. Mais si ça vous interesse, allez donc voir ce lien (mais plus tard, restez avec moi, merci !), c’est éloquent.
(La photo qui fait finalement la couverture journal, je l’ai re-cadrée en post-production, car en y travaillant, j’ai zoomer sur le visage, et j’ai trouvé ça vraiment beau. De cette manière, je trouvais que j’allais droit à l’essentiel, avec ce regard franc, légèrement voilé, derrière ces cheveux flamboyants.)
Alors voilà, à peine revenu de mon voyage à Paris, le Journal Voir me téléphone et me demande si je serai disponible le 05 novembre, pour photographier Isabelle Huppert ? Par chance, j’étais libre à cette date, et autant dire que je me faisais une joie de rencontrer cette comédienne, que j’ai pu cotoyer si souvent, comme nombre d’entre vous, c’est à dire devant un écran. J’étais ravi de pouvoir faire cette rencontre et ces photos, car à dire vrai, il n’est pas si fréquent de pouvoir photographier les Français qui sont de passage à Montréal. Quoique les choses ont l’air d’évoluer, puisque j’ai eu également l’occasion cette année d’attraper Gad Elmaleh au passage.
Très excité par cette perspective, je me suis mis à dire à certaines personnes proches de moi, avec qui je travaille:
« Devine qui je photographie bientôt ? Tu ne devineras jamais ! »
Mais personne ne devinait ….. et pour cause… À ma grande surprise, je me suis aperçu que les 20-30 ans ne connaissent pas tant le cinéma Français, et Isabelle Huppert leurs est pour nombre d’entre eux, aussi inconnu que ma tante Suzanne (que j’embrasse au passage !). Alors forcément, j’étais un peu déçu de ne pas pouvoir partager cet enthousiasme débordant avec mon entourage proche. Mais pour consolation, j’ai pu quand même vérifier qu’elle était belle et bien connu de Québécois plus proche de ma génération … (Beurk, j’ai horreur d’écrire ces mots là !)
Mais je m’égare …. revenons à ce projet !
ACTE I -> On mets la table !
Les contraintes de la prise de vue étaient les suivantes:
– 30 minutes pour faire connaissance, … et faire les photos.
– Obligation de les faire dans un salon de l’hôtel, dont le seul intérêt était, à mon avis, le mur en panneaux de bois.
Finalement, le jour « J », j’ai appris que ARTV devait également faire un bout d’émission, ce qui faisait fondre 1/3 de notre temps. J’ai donc décidé d’arriver bien en avance, car nous serions 3 équipes à devoir faire notre installation dans une salle relativement petite dans les circonstances.
Mon objectif était d’être totalement prêt à son arrivée, afin de pouvoir délaisser toutes considérations techniques, et me consacrer 100% à mon sujet.
La réussite du projet dépendait évidemment en grande partie de l’accueil qu’elle allait réserver à la mise en scène que j’avais préparée. Pour parer à toute éventualité, j’ai fait une lumière assez diffuse, mais qui allait quand même souligner ses trait … en douceur !
ACTE II -> On prend ses couverts bien en mains, et on attache la serviette bien serrée autour du cou !
Après ARTV, c’était donc à mon tour …
J’entre dans la pièce (on nous avait tous fait sortir pour laisser ARTV travailler), et là, je découvre cette immense actrice, néanmoins si frêle à côté de moi. Mais quelle présence !
La prise de contact a été très facile, et le fait qu’elle refuse que l’équipe de Voir-TV vienne filmer la prise de vue (désolé les gars !) nous a vraiment aidé à nous concentrer sur ce qui devait être fait, c’est à dire, une photo pour la couverture du Journal VOIR.
Je lui explique brièvement ce que j’ai prévu, c’est dire un portrait sur fond de panneau de bois. Je voulais qu’elle soit assise, car mon set-up était assez précis et ne laissait pas trop de marge de manoeuvre pour qu’elle bouge trop. C’était donc là mon point de départ, et comme souvent, j’avais l’intention de me laisser guider par les évènements.
ACTE III -> Le plat de résistance, sans résistances !
On fait quelques photos et je lui montre les résultats rapidement, pour voir si on est sur la même longueur d’onde. Elle me dit très posément: « C’est joli ! »
Partant de là, je savais que même si j’étais encore loin de ce que je cherchais, j’avais sa confiance, et c’était bien là l’essentiel à ce stade de la prise de vue.
On continue de faire des photos, et j’aime ce que je vois, mais je trouve les clichés un peu trop évidents, et je ne voulais pas sortir de là juste avec une belle photo, je voulais plus que ça.
En regardant les photos avec elle, je m’aperçois assez rapidement que nous aimons les même images, celles où elle est plus naturelle, avec même parfois des mouvement non aboutis.
Tout à coup, je prends une photo alors qu’elle était en train de replacer ses cheveux, et je les vois retomber sur son visage. C’était ÇA que je cherchais. Je lui montre la photo et elle aime beaucoup ça. Alors nous nous mettons à en faire plein, avec toujours des cheveux sur le visage. En faisant bouger ses cheveux, cela lui donnait également des mouvements de corps très interessants, un peu décalés.
Elle me dit alors: « Vous êtes sûr que le journal va aimer ça ? »
Et moi de lui répondre: « Isabelle, ne vous inquiétez pas, c’est ça qu’il veulent, je le sais, car ça fait 10 ans qu’il font appel à moi, entre autres pour des images comme celles-là ! »
ACTE IV -> Le dessert
On choisit les photos sur place. Je vois qu’elle est très contente, car elle me dit encore, toujours très simplement « C’est vraiment joli, vous pourrez m’en envoyer ! ».
Que demander de plus, tout s’est passé au mieux, malgré le lot de contraintes que nous avions.
Nous nous quittons donc sur ces entrefaits, et l’équipe télé prend alors possession des lieux. Moi, je pars dans le couloir de l’hôtel, avec toutes ces images dans la tête, et la sensation d’avoir fait un marathon.
EPILOGUE -> Rêve ou réalité ?
Ai-je réllement rencontré Isabelle Huppert ?
C’est la question que je me suis posé le lendemain. Tout a été tellement vite, et j’étais certainement si concentré, que cette petite demi-heure a filée comme un 1/125 ème de seconde. Et si je n’avais pas ces photos pour preuve, je serai capable de continuer de douter !
Mais quand même, soyons réaliste, même si cette rencontre a existé, je n’ai rencontré que la comédienne … et c’est aussi très bien comme ça.
18 Comments on En tête à tête avec Isabelle Huppert.